BGL DE FANTAISIE
83 min, documentaire, Québec, Canada, 2017RéalisationBenjamin Hogue
ProductionBenjamin Hogue
Languefrançais
Portrait documentaire du trio en art contemporain BGL.
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Critiques de presse
Le film présente plein de trouvailles visuelles et mise sur un montage efficace. La caméra capte des moments de grâce. La Presse BGL de fantaisie est bien plus qu’un film sur le work-in-progress. C’est une véritable rétrospective que Hogue signe, grâce aux documents d’archives qu’il insère ici et là, au travers de ses propres séquences. Le Devoir Le film permet d’en apprendre plus sur la vision artistique de ces créateurs hors normes et sur leur préoccupation sociales. Québec CinémaDétails du film
Synopsis
Après vingt ans de carrière, le collectif en art contemporain BGL (Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière) se voit confier la réalisation de trois projets d’envergure. Le défi est de taille : produire deux œuvres d’art public monumentales – une à Montréal et l’autre à Toronto – et représenter le Canada à la 56e Biennale de Venise. Le moment ne pouvait être mieux choisi pour braquer la caméra sur le trio fantaisiste et jeter du même coup un regard rétrospectif sur une œuvre prolifique et déroutante. Un documentaire aux allures de conte, où s’entremêlent humour, extravagance, onirisme et camaraderie.
Équipe
Scénario et réalisation : Benjamin Hogue
Direction photo : Benjamin Hogue et Alexandre Berthier
Monteur : René Roberge
Conception sonore: Patrice LeBlanc
Musique : Simon Bélair
Prise de son : Benjamin Hogue
Mixage sonore : Jean Paul Vialard
Producteur délégué: Marc-André Faucher
Producteur : Benjamin Hogue (La Soute)
Partenaires financiers
SODEC
Conseil des arts du Canada
Conseil des arts et lettres du Québec
ONF – Aide au cinéma indépendant
Mot du cinéaste
«J’étais aussi déjà séduit par leur façon d’appréhender l’art − à mille lieues du décorum formel et guindé − et par leur manière de briser les barrières entre l’art et le grand public, qui me rappelait les philosophies artistiques des créateurs dont j’avais brossé le portrait dans mes films précédents, comme Lemoyne. Le choix d’un tel sujet allait donc de soi.» – Benjamin Hogue
Ne dit-on pas parfois que la vie est une suite de hasards ? Cette expression s’applique bien à ma première rencontre avec BGL, qui s’est déroulée d’une manière un peu inusitée et que je me permets de vous raconter.
Devant me rendre à Québec pour une présentation publique d’un film que j’avais produit, je cherchais un endroit où dormir après la projection. Une amie proche de BGL me suggéra tout bonnement de dormir dans leur atelier, me disant qu’ils possédaient un matelas gonflable de luxe, le tout en Basse-Ville, en prime. Je ne pouvais demander mieux.
À cet instant, jamais je n’aurais pensé que la nuit que j’allais passer sur ce matelas, qui n’avait d’ailleurs de luxueux que le nom, me conduirait, quelque temps plus tard, à débuter le tournage d’un long métrage documentaire.
Était-ce les quelques bouteilles de vin bues en leur compagnie, pour souligner cette première rencontre, ou leur spécialité maison, une raclette orgiaque, que nous partageâmes, mais une chose est certaine : la nuit ne fut pas de tout repos après qu’ils m’eurent abandonné, seul, les yeux grand ouverts, cherchant le sommeil qui ne venait pas. Entouré d’œuvres délirantes en gestation, d’objets inusités − en attente d’être transformés −, en plein cœur de leur compost de création, comme ils se plaisent à l’appeler, je fus cette nuit-là pris d’une étrange fièvre.
On m’avait jeté un sort, c’en était certain. Dans ce capharnaüm artistique, BGL inoculait en moi un désir, qui plus tard s’incarnerait dans cette petite phrase toute simple, prononcée vers la fin de l’année 2012 : « Les gars, ça ne vous tenterait pas, un film sur vous? » L’envoûtement avait bel et bien fonctionné. Pour mon premier film comme réalisateur solo, après de multiples collaborations, je travaillerais… sur un collectif d’artistes!
Bien entendu, j’avais déjà vu plusieurs œuvres et installations de BGL exposées au Canada, ou j’étais tombé sur leurs créations dans des catalogues. Leur audace et leur formidable talent pour créer des univers atypiques et énigmatiques, pour maintenir le spectateur dans un état de déséquilibre, m’avaient frappé dès 2001, lorsque j’avais emprunté l’œuvre labyrinthique À l’abri des arbres au Musée d’art contemporain de Montréal. J’étais aussi déjà séduit par leur façon d’appréhender l’art − à mille lieues du décorum formel et guindé − et par leur manière de briser les barrières entre l’art et le grand public, qui me rappelait les philosophies artistiques des créateurs dont j’avais brossé le portrait dans mes films précédents, comme Lemoyne. Le choix d’un tel sujet allait donc de soi.
Je n’étais évidemment pas le seul à avoir été envoûté par le phénoménal élan créateur du trio. Au moment des premières prises de vue, en 2013, BGL était bien implanté sur la scène de l’art contemporain canadienne et internationale, mais au début de ce tournage, personne ne soupçonnait que la période qui allait suivre serait aussi mouvementée pour le trio. En à peine quelques mois, coup sur coup, les réponses positives sont tombées pour des concours auxquels ils avaient participé pour la réalisation de projets monumentaux d’art public, à Montréal-Nord et à Toronto. Qui plus est, un coup de téléphone inattendu a retenti peu de temps après. La personne au bout du fil offrait au collectif rien de moins que de représenter le Canada à la Biennale de Venise!
Après presque 20 ans de carrière foisonnante, BGL allait connaitre deux années un peu folles, qui culmineraient en 2015 avec l’inauguration des trois œuvres. Le trio ne chômerait pas. Moi non plus d’ailleurs. Coup du hasard, décidément on n’y échappe pas, je serais aux premières loges pour filmer leur processus de création, et franchir avec eux cette période charnière dans leur carrière et dans leur vie. Je pourrais aussi profiter de cette conjoncture exceptionnelle pour enchevêtrer ce réel capté sur le vif avec leurs créations passées, par l’entremise de vidéos personnelles du groupe et d’archives en tous genres, afin de jeter un regard rétrospectif sur leur œuvre prolifique.
BGL de fantaisie allait prendre vie; l’immense talent de ce trio incomparable serait exposé au grand public.
Réalisation
Benjamin Hogue
Actif dans le milieu du cinéma documentaire depuis quinze ans, Benjamin Hogue s’intéresse particulièrement aux créateurs qui, chacun à leur manière, décloisonnent les formes d’art et jettent des ponts entre l’art et la société. On lui doit plusieurs coréalisations : Lemoyne (2005), sur la vie et l’œuvre du peintre et performeur Serge Lemoyne ainsi que Le chômeur de la mort (2009), un portrait du poète Claude Péloquin. Il a aussi produit le documentaire Godin (2011). BGL de fantaisie (2017), long métrage documentaire sur le trio en art contemporain BGL, est sa première réalisation solo. Benjamin Hogue est également directeur de l’Observatoire du documentaire. Filmographie