ROGER TOUPIN, ÉPICIER VARIÉTÉ
97 min., Documentary, Québec, Canada, 2003Directed byBenoit Pilon
Produced byJeannine Gagné | Amazone Films
LanguageFrench
Press reviews
Roger Toupin, Épicier variété est fait d'anachronisme touchant et d'humanité troublante. Exceptionnel ! Ici | Denis Côté, décembre 2003 Le film vous donne rendez-vous avec l'âme québécoise d'hier réfugiée dans notre aujourd'hui. Le Devoir | Odile Tremblay, décembre 2003 Cette œuvre est un laisser-passer privilégié donnant accès à l'univers à la fois simple et riche de Roger Toupin Voir | Alexis de Gheldere, décembre 2003Film details
Synopsis
At the heart of the Plateau Mont-Royal, Roger Toupin owns a corner grocer of a decidedly anachronistic décor that has become an impromptu social club frequented by people who belong to a way of life that is fast disappearing. Director Benoit Pilon captures the touching and revealing last moments of this unique place.
Credits
Written and directed by Benoit Pilon
Cinematography : Michel Laveaux
Sound : Gilles Corbeil, Richard Lavoie
Editing : René Roberge
Sound design : Hugo Brochu, Martin Allard, Luc Boudrias
Music : Robert Marcel Lepage
Production : Jeannine Gagné
Director's statement
“J’habite en face de chez Roger. Avant de décider de faire le film, j’ai observé pendant plus d’un an cette vitrine étrange au contenu hétéroclite, cet homme d’apparence un peu taciturne, appuyé rêveur sur son vieux congélateur, immobile dans l’attente d’un improbable client. Je le voyais aussi l’été avec sa vieille mère, assis sur un banc de bois déposé sur le trottoir devant le magasin. Il jouait de l’accordéon ou de la musique à bouche, bientôt rejoint par un ami et voisin qui sortait son violon. Et je me disais qu’on était pourtant en l’an 2000 sur le Plateau Mont-Royal!
J’ai eu envie de connaître Roger et de percer le secret de ce lieu étrange, mémoire d’un temps révolu. Qu’y a-t-il derrière cette façade qui me rappelle les tableaux d’Edward Hopper! Qui sont ces gens qui viennent chez Roger quotidiennement, siroter un café pendant des heures en se tirant la pipe? Et surtout, qui est ce Roger Toupin, maître des lieux, qui s’occupe à la fois de son commerce et de sa mère malade? Ce que j’ai appris m’a étonné et ravi. J’y ai découvert un monde où les fantômes se manifestent et où les contraires s’attirent et se respectent. Et c’est ce petit monde aujourd’hui disparu que je vous invite ici à découvrir et à apprécier. Ce projet s’inscrit pour moi en continuité directe avec la démarche amorcée dans Rosaire et la Petite-Nation : montrer dans leur quotidien des gens simples, plutôt heureux, et dont on dit souvent qu’ils n’ont pas d’histoire. Des personnages qui vivent aujourd’hui avec des valeurs d’une autre époque et qui, dans leur simplicité, m’inspirent une poésie du quotidien d’une sensibilité universelle, une sorte de réalisme poétique documentaire. Sans chercher à cacher leur côté étrange, parfois même un peu décalé et qui peut faire sourire, j’ai voulu les filmer de façon attachante, sans essayer de les plaindre ni de les magnifier. Contrairement à Rosaire… qui se déroulait principalement dans un petit village de campagne, Roger Toupin… décrit un microcosme urbain, au coeur d’un quartier branché de Montréal. L’aspect «hors du temps» du sujet en apparaît d’autant plus clairement. Des questions comme la mémoire, le changement, la gentrification et l’éclatement des familles sont abordées, sans mièvre nostalgie et sans avoir recours à des spécialistes, mais plutôt en observant l’effet concret de ces phénomènes sur les gens. Et en les écoutant se raconter, placoter, rire et se souvenir. J’ai abordé ce sujet d’un épicier singulier, tenant la barre de son commerce devenu club social pour les rescapés d’un Plateau Mont-Royal disparu, en me penchant à la fois sur l’aspect étonnant de ce décor anachronique, mais surtout sur les valeurs humaines de ses occupants. En essayant de rendre compte d’une partie de cette intimité à laquelle les passants pressés n’ont pas accès, et qui font de la vitrine de Roger Toupin beaucoup plus qu’un simple tableau.” |
Direction
Benoit Pilon
After getting a B.A in cinema at Concordia University, where his short film La Rivière Rit was granted the award of the best fiction at the Canadian student film festival, in 1988, Benoit Pilon founded Les Films de l’autre along with filmmakers Manon Briand and Jeanne Crépeau, a production company dedicated to independent auteur films.
Parallel to his career as assistant director that led him to work with some of the best directors in Quebec, Benoit Pilon directed several movies: Regards volés (1994, Golden Sheaf Award Best Drama over 30 min., Yorkton); Rosaire et la Petite-Nation (1997); Impressions, autour du quatuor à cordes de Claude Debussy (1998, in nomination for 3 Gémeaux); fifteen episodes of the TV series Réseaux (1998-99) and 3 Soeurs en 2 temps (2003) a documentary in international competition at the Montreal’s International Festival of Film on Art in 2003.
Roger Toupin, épicier variété (2003) gathered many honors in Canada and abroad: The Jutra 2004 of the best Quebecer documentary; the Bayard d’or of the best documentary in Namur (Belgium); the best feature length documentary at the Festival international du film francophone de Moncton and a special mention at the Festival Visions du Réel, in Nyon (Switzerland)